L’esprit du monde et un vent d’humanité. Voilà ce qui souffle au sein du Refettorio à Genève, un restaurant social et solidaire qui a pris ses quartiers au sein de QUARTET.  Et quel meilleur ambassadeur de cette success story que Walter el Nagar qui, sur la carte du monde comme celle du cœur, coche toutes les cases ? 

Si Walter était un des quatre éléments, il serait le feu. Est-ce le volcan dans lequel son village d’enfance se situe qui a transformé son sang en lave ? Ou bien la chaleur des liens avec sa grand-mère, sa mère et sa sœur qui a transformé ses idées en effusions ? Une chose est sûre : les flammes de l’Italie et de l’humanité l’ont réchauffé quand il était encore un bambino. Né en 1981 d’un père égyptien et d’une mère italienne, tous deux restaurateurs, il a mis la main à la pâte et dans les pâtes avec enthousiasme.  

Appelé par l’ailleurs 

En 2008, le monde l’appelle. Norvège, Etats-Unis, Mexique, Moscou, Singapour, Barcelone, Ibiza, Dubaï, … Walter quitte son pays natal. Il prend les saveurs comme axes cardinaux et suit cette boussole intérieure qui l’amène à tomber amoureux de la cuisine sud-américaine, à développer un concept de restaurant pop-up à Singapour en s’appuyant sur ce qu’il avait appris à Los Angeles. Bref, à se laisser imprégner par la beauté de l’ailleurs !  

De toutes ces aventures, quelle est l’histoire qui lui vient le plus vite à l’esprit ? Celle d’un établissement qu’il a dû quitter de manière précipitée après avoir pris la défense d’un homme de 80 ans. "Là-bas, on lui demandait de laver la vaisselle ! Ce n’est pas pensable pour moi, en Italie les octogénaires, on les préserve !" Ces pérégrinations lui valent des émotions certes, mais aussi plusieurs surnoms, comme "The Colonel" et "Mad Chef", surnoms qu’il n’a jamais cherché à créer ou entretenir et qui lui collent à la peau… Un reflet de son caractère un poil rebelle, peut-être ? 

Au cœur de l’écosystème de l’empathie 

En 2017, il pose ses valises dans la ville de l’humanitaire international. Car la cité de Calvin brûle elle aussi d’un feu intérieur : celui de l’empathie. Siège des organisations internationales, lieu de création du Comité International de la Croix-Rouge, elle s’impose comme choix cohérent quand "Mad Chef" ouvre "Le Cinquième jour" (restaurant très connu des Genevois), puis co-crée la Mater Fondazione et le Refettorio pour venir en aide au plus de personnes démunies possible.  

Guidé par 3 principes fondateurs (la valeur de l’hospitalité, la force de la beauté et la qualité des idées), ce lieu ouvert aux SDF, étudiants sans le sou et toute personne laissée pour compte, propose des repas payants à midi qui servent à financer des repas gratuits le soir pour les personnes vulnérables. 

Et ça marche. En 2023, il y a eu plus de repas offerts que de repas vendus : 9 814 contre 7 847. 5 tonnes de produits alimentaires ont été récupérées et 130 bénévoles ont pu se former à la gastronomie ou s’impliquer dans la vie de quartier ! Mais pour ce sensible Mad Chef, la plus belle histoire va au-delà des chiffres. Un jour, une personne sans domicile fixe habituée du Refettorio entre et s’exclame : "C’est la dernière fois que je viens ici… J’ai trouvé un travail !"  

Un quartier proche des gens 

Et pour ce lieu à la croisée des chemins de vie, quel autre meilleur emplacement que QUARTET au sein des Charmilles à Genève ? Parce qu’il rassemble les gens, parce qu’il s’insère dans un quartier vivant, authentique, où les nationalités et les âges se croisent, cette localisation est idéale pour remplir la mission que ce lieu placé sous le signe de l’humanité se donne : être au plus près des gens.  Et puis, plaisante Walter, "avec une distillerie, un café, un artisan-glacier, notre restaurant, un restaurant de ramens,… QUARTET a tout le potentiel de devenir un food-court ! Ça fait rêver."